Sur les débuts du commerce du riz à Cholon avec le photographe Nadal en Indochine
Fernand Nadal, né en Algérie, est arrivé à Saigon dans les années 1920. Sa première annonce dans la revue Indochine française (1922) décrivait ainsi ses activités : « Photographie d’art – Photographie industrielle» et « Éditions : cartes postales, albums photos et documentaires sur la Cochinchine, le Cambodge et l’Annam ».
Contrairement à d’autres studios qui se concentraient principalement sur les portraits, le travail de Nadal offrait une orientation documentaire de cette époque. Il a publié plus de 2000 photos, avec des albums notables dont :
- Ruines d’Angkor : Une collection de photographies montrant les anciens temples d’Angkor.
- Saigon : Une exploration de la ville, mettant en vedette son architecture coloniale et les diverses communautés qui coexistaient.
Nadal a été le fournisseur d’images officiel de la Cochinchine lors de l’Exposition coloniale de 1931. Son style documentaire architectural était si strict que certaines de ses photos ont été rejetées en raison de l’absence de personnages.
Compte tenu de la villa qu’il a construite et qui se trouve encore aujourd’hui au 86 Vo Van Tan, son entreprise était une réussite.
Les débuts du commerce du riz à Saigon-Cholon
par VÀN-THÊ-HÔ (L’Écho annamite, 28 décembre 1920)
“Autrefois, le riz, décortiqué dans des mortiers ou au moyen de décortiqueries à bras, ne servait qu’à la consommation locale. C’est en 1869 que la Cochinchine vit s’élever sur son sol la première rizerie à vapeur construite sur le modèle des établissements similaires de la Birmanie et du Siam, par un groupe franco-anglais. Un an après, un Français, M. Cahuzac, installait à Saïgon une seconde usine. A cette époque, rien ne faisait prévoir cependant le développement qu’a pris plus tard l’industrie de la transformation du riz. L’exportation atteignait à peine, en 1868, 130.000 tonnes (paddy et riz). A partir de 1870, elle dépassa 200.000 tonnes pour s’élever en 1876 à près de 350.000. L’année suivante, des Chinois, se lançant à leur tour dans une voie qui devait les conduire rapidement à la fortune, fondèrent une troisième rizerie, à laquelle ils ajoutèrent trois ans après une quatrième. Les quatre usines existantes pouvaient décortiquer ensemble 200 tonnes de paddy par jour. Parallèlement à l’industrie du riz, l’exportation de cette céréale prenait un vigoureux essor. De 525.000 tonnes en 1880, elle passa, en suivant une courbe ascendante constante, à 1.069.000 t. en 1907 ; 803.092 t. en 1908 ; 726.746 en 1909 ; 905.343 en 1910. Si bien que pour satisfaire aux commandes, il fallut créer d’autres usines. En 1911, dix usines étaient en pleine activité à Cholon, dont huit appartenaient exclusivement à des Chinois”
Notre collection exclusive de cartes postales originales de Nadal des quais de Cholon
Les livres et cartes postales de Nadal ont été imprimés par Braun & Cie.